
À travers la déconstruction des privilèges sociaux associés aux masculinités, l’objectif de l’atelier est de redistribuer l’espace, le pouvoir, et la joie politique aux femmes. Une traversée des corps genrés bien au-delà du travestissement, envisagée comme un espace de liberté et d’empowerment !
Si la danse Butoh et le Drag King semblent nés dans des espaces différents, ils ont en commun la résistance aux formes normatives.
La proposition de réunir ces deux disciplines est venue d'un constat simple : c'est à travers la déconstruction du corps dansant que le Butoh prend ses inspirations les plus profondes et à l'explosion des codes de la masculinité et de la féminité que la mascarade de genre prend-perd tout son sens.
Véritable catharsis de la construction sociale du genre qu'hommes et femmes vivent, subissent, reproduisent et, enfin, déconstruisent, cet atelier Butoh-King s'adresse avant tout aux femmes souhaitant expérimenter l'usage différentiel du corps, de l'espace public et des privilèges sociaux associés à la masculinité.
Bien au-delà du travestissement, le King devient un outil politique puissant permettant aux femmes d'expérimenter le pouvoir de la masculinité dans l'espace public et la société en général à travers « la mascarade des genres ».
La danse Butoh fonde le principe du travail corporel de l'atelier en explorant les paysages intérieurs et extérieurs. Le butoh, plus qu'une danse, est un prétexte à la métamorphose, et les outils développés permettent de travailler en profondeur et d'amener progressivement à une conscience augmentée de ses possibilités de transformation. Nul besoin d'être déjà danseuse ou comédienne, chacune peut et doit danser avec le corps qu'elle a, car ce corps regorge d'attitudes, de mouvements, de mémoire, de sensibilité dans lesquelles chacune doit puiser comme dans un trésor.
Le Drag King, en trant que pratique politique, prendra ensuite le relai, pour une mise en commun des expériences, un partage de techniques de résistance, et des savoirs liés aux questions de genre.
Victor Marzouk est un artiste performer franco-tunisien. Papa de la communauté king en France et performer queer de la première heure, son travail révèle les paradoxes de la féminité et de la masculinité à travers échecs et répétitions. Il collabore à partir de 2001 avec Paul.B Preciado sur la tenue d'atelier drag king qu'il reprend en solo en 2006. Il a collaboré avec Diane Torr, Del Lagrace Volcano et Annie Sprinkle. Travaillant dans la pure filiation king, il vient de fêter le 361e atelier et des centaines de frères kings à travers l’Europe.
Plasticienne et danseuse, Hélène Barrier construit des oeuvres polymorphes, en résonance avec son environnement. Elle travaille sur des formes comme des modules qui se créent et s’installent in situ, se répètent, s’agrandissent ou changent d’échelle, pour envisager autant de perspectives possibles. Elle crée des costumes/prothèses à imaginer comme de véritables installations et prétextes à de perpétuelles métamorphoses. Elle développe depuis quelques année des atelier Butoh et drag king, véritables moment de partages et d’enpowerment, avec la complicité du festival Jerk off et du Point Ephémère. Ainsi, ses oeuvres traversent genre et animalité, écologie et différence, respect de l’autre, du territoire. Elle se définit aujourd’hui comme une artiste citoyenne, revendiquant dès l’origine une démarche eco-féministe, ancrée dans la transmission.